Dans cette affaire, les avocats de la maison de disques s'acharneront à trouver une solution négociée et
construiront leurs plaidoiries autour du caractère amiable de la rupture du contrat entre Hallyday et Universal. Le point est
essentiel car il stipule, de ce fait, que les clauses post-contractuelles du contrat - signé le 9 décembre 2002 - entre les
deux parties doivent s'appliquer. L'une d'elles précise qu'en dépit de la fin du contrat, le producteur reste propriétaire
des bandes-mères des chansons. Une disposition fondamentale que rejette les défenseurs du chanteur, Me Verrechia en tête, arguant
que le contrat a été rompu de manière conflictuelle annulant ainsi les dites clauses.
Le 2 août dernier, première décision de justice. Le chanteur obtient un jugement du conseil des Prud'hommes lui donnant partiellement
raison. Mais rendant la situation encore plus complexe. La juridiction estime, en effet, que le contrat signé fin 2002 entre l'artiste
et Universal Music prendrait fin le 31 décembre 2005, après la réalisation d'un dernier album, au lieu des six prévus dans un délais
d'environ dix à quinze ans. D'ici cette date, la maison de disques devait restituer à l'idole des jeunes les bandes-mères ou enregistrements
originaux depuis 1961.
En revanche, Universal conservait l'exclusivité de l'exploitation du catalogue de la star. Un jugement qui n'a satisfait personne et
Universal Music avait fait appel. Rebondissement ce jour (12 avril 2005), la cour d'appel de Paris, infirmant le jugement de première
instance, a refusé au chanteur la restitution de l'ensemble de ses " masters ". Et d'insister : " La cession par M.Hallyday de ses droits
d'artiste-interprète n'a pas été affectée par la résiliation du contrat et Universal peut valablement exploiter l'ensemble des enregistrements
réalisée depuis 1961. Cette dernière est restée en sa qualité de producteur propriétaire des matrices de ces enregistrements ".
Si elle confirme la fin du contrat entre les deux parties après la réalisation d'un dernier album ( au plus tard le 31 décembre 2005 ) dont
le chanteur sera obligé d'assurer la promotion, la Cour autorise, en revanche, l'artiste à se chercher un nouveau producteur et même à réaliser
de nouveaux enregistrements publics de ses anciennes chansons. Mais à partir de 2006 et " en contrepartie du versement par le nouveau producteur
d'une redevance dont le taux doit etre fixé à l'amiable ".
Un revers de plus pour Johnny Hallyday, déjà impliqué dans une autre affaire : des accusations de viols lancées par une hôtesse qui travaillait
sur son yacht à Cannes en juin 2001.
" Ce n'est pas une défaite... "
La décision de la Cour d'appel de Paris " n'est pas une défaite, mais une étape pour le chanteur ".C'est ce qu'a estimé l'avocat du chanteur
, Me Verrecchia, précisant toutefois ne pas savoir si son client allait ou non se pourvoir en Cassation. Le défenseur a cependant souligné que le rendu
de l'arrêt allait permettre le début de l'expertise ordonnée par le conseil des Prud'hommes en première instance, et portant sur le contenu économique
des contrats successifs ayant lié Hallyday à Universal. " L'expertise va commencer ce 13 avril 2005, après avoir été bloquée pendant six mois ( par l'appel
interjecté par Universal ). En fonction de ses conclusions, je pourrais revenir à nouveau devant le conseil des Prud'hommes pour obtenir la nullité
de tous les contrats signés par M.Hallyday depuis ses débuts ".